Mardi Saint - Commentaire de l'Evangile

Commentaire évangile du Mardi Saint, 7 avril 2020

(Jn 13, 21-33. 36-38)

Jésus vit son dernier repas avec ses disciples. Il les invite à se souvenir de la Pâque juive pour signaler qu’Il sera celui qui nous fera triompher de l’esclavage de la mort. Cette annonce se situe entre la trahison de Juda et  le reniement de Pierre.

Juda n’a pas trouvé en Jésus le messie de Dieu qu’il espérait pour rétablir le règne des Juifs en Israël, Pierre aime son maître mais laissera vite la peur le dominer.

En Romains 5, nous entendons ceci : 07 Accepter de mourir pour un homme juste, c’est déjà difficile ; peut-être quelqu’un s’exposerait-il à mourir pour un homme de bien. 08 Or, la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs.

Jésus donne sa vie pour nous alors que si souvent comme Juda, nous ne désirons pas de Dieu ce qu’il veut nous donner. Comme Juda, nous voudrions aujourd’hui qu’il stoppe mécaniquement la progression du virus, qu’il guérisse massivement et miraculeusement les malheureux malades.

Comme Pierre, notre foi est profonde mais parfois bravache et pas très courageuse ! Et vite, si vite, l’adversité du moment, la progression de la maladie, introduit en nous le doute envers Dieu.

Alors en ces jours qui mènent Jésus à la Passion, simplement quelques instants contemplons-le.  Après, nous lui parlerons, après nous demanderons, mais contemplons-le du repas partagé au Golgotha.

Et nous verrons, ce qu’est vraiment donner sa vie et faire confiance au Père des Cieux. C’est cela notre richesse, notre force, notre vocation.

Et l’actuelle situation réclame cela de nous : donner sa vie, aider, se manifester, écouter, soigner… rester chez soi ou sortir (selon la manière dont notre métier nous invite à servir).

Entre trahison et reniement, Jésus, nous laisse sa Personne, sa foi au Père, son Espérance du jour du Jugement, alors l’œuvre désespérante de la mort peut reculer et laisser entrevoir l’avenir...

Alain Lotodé

Curé de S. Gilles et S. François d’Assise d’Antony