Les cloches et le clocher

Un document de synthèse

Les cloches de l’église Saint-Gilles

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Un texte court

Le clocher a gardé quelque peu l’architecture du dernier clocher restauré en 1819 de l’ancienne église du XIIIème siècle. Il a été élevé avec la même pierre de taille que celle qui a servi à construire le porche et les colonnes ioniques soutenant le fronton d’entrée de l’église, tandis que les murs de celle-ci ont été bâtis avec de la meulière.

 

Description architecturale

Il possède une section carrée de 3,40m de côté avec une épaisseur de mur de 0,56m. Notre clocher est composé de deux étages.

  • Le premier étage, à 6,75m du sol, caché derrière le “vitrail de l’ange gardien” du transept droit, renfermait le mécanisme de l’ancienne pendule monumentale qui actionnait les aiguilles d’un ancien cadran placé au nord et aujourd’hui disparu.
  • Quant au second étage, situé à 11,10m, il abrite le beffroi, c’est-à-dire l’ensemble de la poutraison soutenant les cloches. La croix dressée sur le toit du clocher culmine à 19m du sol.

 

Restauration dans les années 1980

En 1980, l’état du clocher était plutôt déplorable : les deux cloches, muettes depuis plusieurs décennies, ne pouvaient plus être mises en volée sans risquer de tomber, les brides de fixation étant oxydées. Les jougs en bois supportant les cloches étaient fendus. Les lames des abat-son, pourries, tombaient une à une à l’extérieur du clocher.

En 1984, la Mairie de Bourg-la-Reine acceptait les travaux de remise en fonction des cloches, et tout un programme de restauration du patrimoine, de protection et d’adjonction de plusieurs cloches s’accordant avec les deux cloches existantes fut envisagé. En 1985 eut lieu le lancement de la souscription pour l’adjonction de la 3ème cloche “Emmanuel” .

Les travaux d’électrification furent exécutés au mois de janvier 1986. L’Angélus sonna pour la première fois le vendredi 10 janvier 1986 à midi.

Enfin, c’est au mois de septembre 1994 que fut engagée la dernière tranche par le lancement d’une dernière souscription pour l’adjonction de deux petites cloches : “Gilles” et “Leu” complétant ainsi le patrimoine campanaire de Saint-Gilles.

 

La cloche historique

Notre clocher abrite l’une des cloches de l’ancienne église.

Elle fut bénite lorsque Henri James de Baspré était curé de l’église Saint-Gilles. Originaire du diocèse de Coutances, celui-ci devint curé le 4 novembre 1767. Il mourut au presbytère le 19 février 1790 à l’âge de 62 ans et fut inhumé au cimetière de Bourg-la-Reine.

La cloche eut comme parrain Jean Mortier, prêtre-chanoine de St-Denis-du-Pas en l’église de Paris. Cette petite église, fondée au IXème siècle, était située entre le chevet de Notre-Dame et la fontaine du square actuel. Réparée en 1148, puis en 1735, elle fut démolie en 1813.

Sa marraine fut Marie-Louise de Montmorency-Laval, dernière abbesse de l’Abbaye Royale de Montmartre, guillotinée à la barrière du Trône le 24 juillet 1794.

Cette cloche se fit entendre pour le service funèbre solennel du Duc de Penthièvre le 7 mars 1793 — service qui fut demandé sur l’initiative du conseil municipal de Bourg-l’Égalité.

À la démolition de l’ancienne église en 1835, la cloche est transportée dans le clocher de l’église actuelle.

Elle a été fondue par un des membres de la famille Gaudiveau. Ces artisans, installés à Lieusaint, étaient originaires de Mormant (Seine-et-Marne). La cloche, fondue en 1780, porte l’estampille gravée au nom de “Louis Gaudiveau”, alors que ce dernier est décédé en 1764. Les fondeurs d’une même famille conservaient souvent les anciennes matrices gravées dans le buis servant à réaliser les empreintes en cire. La cloche a probablement été fondue soit par Jacques, Jean-Charles, (1758-1809) ou par Etienne, Germain (1761-1794), le dernier fondeur de cloches de la lignée des Gaudiveau.

Compte tenu de son intérêt historique, cette cloche a été classée aux Monuments historiques le 7 décembre 1994.